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2021, l'année de tous les records pour le Private Equity

2021, l'année de tous les records pour le Private Equity

27 janvier 2022

En dépit d'une instabilité chronique et de nombreuses incertitudes, 2021 aura été l'année de tous les records pour le Private Equity français avec 28 Mds d'euros investis sur plus de 2 000 transactions (source : France Invest, Cfnews), 37 Mds d’euros levés par les fonds (soit près du double de 2019) et la création de nouvelles équipes, notamment chez les fonds étrangers attirés par les perspectives et les multiples attractifs du marché français.

Cette année, le "dry powder" est devenu avalanche sous l’effet du rattrapage post-covid mais aussi d'une relative euphorie poussant à la hausse les valorisations dans tous les secteurs, notamment la tech et les services financiers. Nous ne sommes pas à l’abri d’une “respiration” mais l’avenir s’annonce radieux pour un secteur du Private Equity qui ne représente toujours qu’une infime partie des encours sous gestion.
L'horizon est d'autant plus dégagé que les évolutions de périmètre et carve outs au sein des grands groupes en sortie de Covid vont offrir de nouvelles opportunités au-delà des sorties de cotes que l’on observe déjà.

Les tendances marquantes de l’année qui vient de s’écouler laissent augurer de ce que les investisseurs devront avoir à gérer dans les années à venir. Nous en avons recensé plus particulièrement trois : la robustesse des opérations, la RSE et la technologie.

La robustesse des opérations au centre des préoccupations pour sécuriser des supply chains sous tension

2021 a été un incroyable révélateur de la capacité de réaction, de l’agilité et de la performance opérationnelle des entreprises confrontées à de multiples incertitudes sur la reprise économique et l'environnement sanitaire, au changement climatique, à une tension phénoménale sur les supply chains en raison de phénomènes de "Stop & Go" et du manque de capacité de transport, à l'envolée des prix de l'énergie et des cours des matières premières et à des tensions géopolitiques majeures, dont la conjonction a créé un environnement business particulièrement instable et complexe, dans lequel les entreprises ont dû naviguer et prendre des décisions.

Plusieurs transactions majeures auront d'ailleurs échoué dans ce contexte, mais certaines entreprises sont malgré tout parvenues à dompter ces incertitudes, préserver voire améliorer leur position concurrentielle, accélérer leur croissance et en sortir même renforcées. Ces entreprises robustes s'appuient sur une réflexion globale pour détecter et anticiper les risques et les opportunités en amont, en adaptant leurs process et leur organisation pour favoriser la flexibilité des opérations sur toutes les dimensions : stratégie et culture ; leadership et talents ; processus et organisation, finances et investissements, modèle industriel, écosystèmes et réseaux ; technologie et données.

RSE : le Private Equity passe au vert

Dans de nombreuses situations cette année, nous avons constaté combien la RSE avait soudainement pris une place majeure sinon centrale dans les préoccupations des investisseurs. Historiquement considérée comme un risque réglementaire, environnemental ou réputationnel, l'ESG est devenue bien plus globale, omniprésente et bien souvent même au cœur des thèses d’investissement (c’est le cas notamment dans le secteur de l’emballage). Une étude récente de MergerMarket indiquait ainsi que 80% des investisseurs européens la voit prendre de l’ampleur dans les trois prochaines années. Certains fonds en ont même fait une condition sine qua non d’investissement ou ont créé des fonds impact dédiés, tandis que d’autres comme Ardian ou Apax ont étoffé leurs équipes de responsables Sustainability afin de mieux piloter les investissements et engager leurs participations dans leur transition ESG sous la pression de ces dernières, de leurs clients, des consommateurs mais aussi et surtout des LPs et du régulateur (notamment européen).

Il ne s’agit plus seulement de se protéger de risques exogènes, mais bien de créer de la valeur commerciale, opérationnelle et stratégique ainsi que de la différenciation concurrentielle grâce l’ESG, financée par le dry powder des investisseurs. Le Private Equity aura donc son rôle à jouer et sa responsabilité pour accompagner de nombreuses PME et ETI dans leur transformation.

Les sujets couverts sont nombreux, depuis le classique impact carbone jusqu’à la sécurité des données en passant par la diversité, les droits de l’homme et le bien-être des employés, et les impacts financiers désormais directement logés dans le compte de résultat et le bilan des entreprises qui auront su prendre le tournant à temps.

Une activité M&A dans la Tech remarquable en 2021

En particulier les éditeurs de logiciels, portés par des niveaux élevés de profitabilité (et de prévisibilité dans le cas des modèles SaaS) ainsi que par des croissances de marché élevées n'ayant que marginalement pâti du contexte COVID, ont atteint des niveaux de valorisation (jusqu'à 30x les ventes pour certains actifs) appelant à garder la tête froide. La crise a par ailleurs participé à mettre en relief la résilience de ces sociétés, et à propulser les acteurs Tech au premier rang des cibles recherchées par les fonds de private equity français, y compris ceux qui ne l'adressaient encore que marginalement il y a quelques années (par exemple Anderra, Adagia, MBO&Co ou B&Capital). Avec 26 licornes aujourd'hui contre seulement 3 en 2017, la Tech n'est plus seulement une histoire de venture en France, et entraîne des montants d'investissements conséquents qui alimentent le deuxième rouage de cette dynamique : la course à la consolidation. Cette course à la taille et à la performance touche également fortement les ESN (entreprises de services numériques), champ dans lequel nous observons un nombre croissant d'acquisitions, menées parfois au rythme de plusieurs par année, et appelant à industrialiser le processus d'intégration / PMI.

Pour 2022, la verticale Tech, englobant donc éditeurs de logiciels, ESN et autre fournisseurs de technologie (notamment par adjacence les acteurs du BPO et du customer experience), promet donc de délivrer encore de nombreuses et belles opérations avec pour nos clients, de nombreux enjeux de compréhension du modèle d'affaire (récurrence, ROI par client, etc.) ainsi que d'opérationnalisation des leviers d'optimisation post-acquisition (massification du go-to-market, intégration post-acquisitions, etc.).

Chez Roland Berger, nous sommes fiers d'avoir accompagné plus de 220 transactions finalisées en 2021, dont 56 en France.

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Dans ce contexte, Roland Berger est particulièrement bien positionné pour accompagner les investisseurs tout au long du cycle d’investissement avec une équipe renforcée et une offre large de support stratégique et opérationnel pour tout type de situation, dans tous les secteurs et à l’échelle mondiale.

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