La valorisation de la biodersité
Découvrez comment la mesure de la valeur de la biodiversité peut contribuer à réduire les risques climatiques.
Le dérèglement climatique et la crise de la biodiversité bouleversent nos sociétés à l’échelle mondiale. Entre 1970 et 2022 les populations d’espèces sauvages ont ainsi diminué de près de 70%% dans le monde entier et de 18% en Europe et en Asie centrale. Le plus grand déclin d’espèces observées concerne celles vivant dans les eaux douces avec une chute de 83%.
Dans ce contexte, la COP 15 de Montréal en 2022 a joué un rôle crucial dans la sensibilisation et l’importance à accorder à la biodiversité. Sophie Duval-Huwart, Head of Strategy, Veolia, souligne ainsi que : « L’année dernière, la COP 15 de Montréal a bénéficié d’une visibilité sans précédent. Le simple fait que la biodiversité ait été à l'ordre du jour de la COP 28 - une COP généraliste – représente une avancée majeure. Les décideurs s’attaquent au problème en ciblant la bonne échelle. »
Dans l’étude publiée ce jour, le cabinet Roland Berger souligne les graves conséquences de la diminution de la biodiversité pour la stabilité des services écosystémiques vitaux tels que la pureté de l’eau et l’air, la fertilisation et la pollinisation agricoles, l’absorption du carbone, ou encore la protection des côtes et le tourisme axé sur la nature. Ce déclin entraîne des risques environnementaux et climatiques, mais également géopolitiques et économiques.
Conscient de la nécessaire préservation de l’environnement, le cabinet Roland Berger préconise un recalibrage du modèle économique des entreprises pour y inclure la valorisation de la biodiversité. En traduisant la valeur de la biodiversité et des éco-systèmes en termes économiques, les entreprises et décideurs politiques pourront évaluer plus précisément les tenants et aboutissants de leurs projets, permettant ainsi des prises de décision plus durables, notamment via des « Nature-based Solutions » (NbS) ou solutions fondées sur la nature.
Claire Pernet, Partner, Roland Berger et co-autrice de l’étude souligne : « La biodiversité est un défi que nous devons résoudre par l’innovation et la collaboration. Notre étude présente une stratégie transformatrice en cinq étapes pour intégrer la valorisation de la biodiversité dans les processus décisionnels clés. Elle met également en avant la nécessité d’exploiter les nouvelles technologies telle que l’intelligence artificielle afin de collecter, consolider et piloter les données liées à la biodiversité. Nous souhaitons déployer une collaboration synergique entre les pouvoirs publics et le secteur privé. Cette dernière est essentielle pour créer un langage et un cadre communs en vue d’une gestion environnementale durable. »
L’étude présente une approche globale en cinq étapes pour mettre en pratique la valorisation de la biodiversité de manière systématique et rigoureuse :
La biodiversité et le changement climatique représentent des enjeux vitaux et sociétaux considérables. Pour assurer le développement d’une économie durable, les organisations doivent impérativement prendre en compte la biodiversité et l’intégrer dans leurs modèles économiques. Cela passe également par des décisions politiques fortes.
Guillaume Bregeras, Chief Knowledge Officer et Managing Director, 2050 affirme ainsi : « Il est essentiel que les politiques intègrent la biodiversité dans leurs décisions, en matière de financement ou d'infrastructures. La biodiversité a un impact global. Offrir une formation de haute qualité sur la biodiversité aux agents publics aura des répercussions positives sur leurs interlocuteurs privés ainsi que sur le grand public. C'est ce qui se produit actuellement grâce aux nouveaux référentiels ESG sur la biodiversité, tels que le TNFD (un groupe de travail mondial pour identifier et rendre compte des risques liés à la nature), auxquels les entreprises devront se conformer dans un avenir proche ».
L’approche proposée par Roland Berger met en évidence l’opportunité pour les gouvernements et les entreprises de faire de la valorisation de la biodiversité une pratique standard dans les processus décisionnels. L’étude constitue un appel à une action urgente pour intégrer cette valorisation dans les cadres économiques et politiques internationaux.
Paul Chatterton, géographe et fondateur du Landscape Finance Lab conclut que : « Développer la valorisation du capital naturel est crucial. Cela doit inspirer les investissements. Des nouveaux outils de valorisation sont déjà expérimentés dans plusieurs pays, pilotés par la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (EBRD), aux côtés de banques multilatérales. Nous les généraliserons sous peu. »
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