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Vers des bénéfices records pour le transport aérien

Vers des bénéfices records pour le transport aérien

Portrait of Didier Bréchemier
Associé sénior
Paris Office, Western Europe
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16 janvier 2018

Le transport aérien devrait continuer d'enregistrer une progression de ses bénéfices en 2018. L'Association du transport aérien internationale table cette année sur 38,4 milliards de dollars, contre 34,5 milliards en 2017.

Horizon bleu pour le transport aérien ? Selon l'Association du transport aérien internationale, le transport aérien devrait cumuler 38,4 milliards de dollars de bénéfices en 2018, soit une croissance de 11,3% par rapport à 2017. Le secteur continue d'accentuer sa dynamique impulsée depuis 2015, année pendant laquelle les bénéfices avaient presque triplés, passant de 13,7 à 35,9 milliards de dollars.

Pour l'exercice 2018, ces projections sont plutôt excellentes car elles sont à mettre en parallèle avec une hausse du baril de pétrole attendue cette année avec un prix avoisinant les 60$. Longtemps les bénéfices étaient assujettis aux fluctuations de l'or noir : lorsque celui-ci était à la hausse, les bénéfices étaient à la baisse. L'année 2018 semble endiguer cette indexation. Bonne nouvelle !

Les bénéfices records de l'année 2017 sont aussi le résultat d'un trafic de passagers exceptionnel. En effet, la barre des 4 milliards de passagers a été franchie l'année dernière et les prévisions estiment que ce chiffre atteindra 4,3 milliards cette année. A plus long terme, l'IATA estime que ce nombre devrait doubler d'ici 2036. Cette année-là ce seront 7,8 milliards de passager qui parcourront le ciel à travers le monde.

"Ce sont là des bonnes nouvelles pour l’industrie mondiale du transport aérien (…) L’aviation transporte plus de gens que jamais. La demande de transport de fret est à son plus haut niveau en plus d’une décennie. Le nombre d’emplois augmente. De nouvelles routes sont établies. Les compagnies aériennes obtiennent des niveaux de rentabilité durables", s'enthousiasme Alexandre de Juniac , directeur général et chef de la direction de l’IATA. "Cela dit, l’aviation demeure une entreprise difficile et nous devons relever des défis sur le plan des coûts, à savoir le prix croissant du carburant et de la main-d’œuvre et la hausse des dépenses d’infrastructure".

Pour continuer sur cette lancée vertueuse, Roland Berger a identifié trois perspectives. La première est de poursuivre les coopérations structurées entre les compagnies aériennes et avec leurs principaux partenaires (aéroports, constructeurs). Ensuite, il apparait nécessaire de ralentir la baisse des recettes unitaires par une nouvelle relation Ultra Personnelle avec chaque client en utilisant toute les données clients internes et externes ; et s'appuyer sur des outils d'intelligence artificielle. Enfin, continuer de simplifier les modes de fonctionnement par de l'automatisation (RPA – Robotic Process Automatisation). Ces trois mesures sont essentielles pour la bonne santé du transport aérien.

Cette tendance globale des bénéfices masque par ailleurs des disparités entre les différentes régions. Sur les 34,5 milliards de dollars enregistrés en 2017, 45% provenaient d'Amérique du Nord, 9,8 de l'Europe et 8,3 de l'Asie. A noter que les compagnies du Proche-Orient voient leurs bénéfices reculés d'un milliard de dollar, passant de 1,3 milliard à 300 millions. Attention danger !