La légère baisse des ventes de VE est la seule ombre au tableau des progrès de la France en matière de mobilité électrique.
Indice de recharge des VE 2025
La France continue de progresser dans l'électrification de la mobilité et se classe désormais huitième dans notre Indice de recharge des VE. Si les ventes de VE ont légèrement diminué en 2024 en valeur absolue, le taux de pénétration des ventes est resté constant. La croissance des infrastructures de recharge publique est encourageante, bien que la segmentation entre les recharges lente et rapide ne soit pas clairement établie, ce qui empêche un développement plus rapide du marché de masse, qui serait soutenu par un segment de recharge lente moins cher.
Les ventes de VE diminuent légèrement, mais la pénétration des ventes reste inchangée
Après une forte augmentation des ventes de VE en 2023, la France a connu une légère baisse de ce chiffre en 2024 (-4,7%) en raison de la réduction des subventions gouvernementales et de critères d'éligibilité plus stricts. Cependant, l’incertitude macroéconomique a fait que cette tendance s’est calquée sur la stagnation générale du marché automobile, assurant un taux de pénétration des ventes de VE stable à 26% – juste au-dessus de la moyenne européenne et mondiale de 25%.
les ventes de VE ont diminué en 2024
La protection de l'environnement reste le principal moteur d'achat pour les utilisateurs de VE en France, 54% des répondants citant cela comme la principale raison d'acquérir un VE, ce qui est supérieur aux moyennes européenne (47%) et mondiale (46%). Cependant, les conducteurs de VE en France semblent moins convaincus par les avantages économiques de passer à l'électrique. Selon notre enquête, seulement 54% d’entre eux pensent que le coût par kilomètre est inférieur à celui d'une voiture thermique – en dessous des moyennes européenne (59%) et mondiale (61%). De même, seulement 36% des utilisateurs de VE en France identifient des coûts d'utilisation et de maintenance plus bas comme un facteur clé d'achat, contre des moyennes de 43% en Europe et 47% dans le monde.
"La recharge rapide est importante, mais la recharge lente doit pouvoir trouver son marché, avec des prix beaucoup plus bas."
Les utilisateurs français de VE en phase d'adoption « intermédiaire »
Selon notre enquête, la part des utilisateurs de VE à kilométrage élevé en France (les 15% d’entre eux parcourant plus de 20 000 km par an) est légèrement inférieure aux moyennes européenne (17%) et mondiale (19%). Cependant, les habitudes d'utilisation quotidienne sont encourageantes : 44% des utilisateurs français de VE utilisent leur véhicule presque tous les jours – à égalité avec la moyenne européenne (44%) et proche de la référence mondiale (46%), surpassant la Belgique (42%), les Pays-Bas (35%) et le Royaume-Uni (36%), mais derrière l'Allemagne (52%).
Ces chiffres suggèrent que la France est dans une phase de transition en matière d'adoption des VE : bien que l'utilisation à longue distance reste limitée, l'utilisation quotidienne régulière progresse. Cela signale un potentiel inexploité pour une utilisation plus large et une pénétration plus profonde du marché, surtout quand les améliorations de l'autonomie des batteries et des infrastructures de recharge aideront à surmonter les limitations actuelles.
La recharge à domicile domine
En ce qui concerne les habitudes de recharge, les conducteurs de VE en France sont globalement alignés avec leurs homologues européens et mondiaux, avec quelques variations. Deux tiers des répondants en France (67%) utilisent un point de recharge privé à domicile, tandis que 17% des conducteurs de VE n'ont pas accès à un chargeur à domicile – presque identique aux moyennes européennes (66% et 17%, respectivement). À l'échelle mondiale, ces chiffres sont de 64% et 15%. Les conducteurs de VE en France dépendent légèrement plus que la moyenne de la recharge à domicile : 60% des kilomètres parcourus sont rechargés à domicile, un peu au-dessus des moyennes européenne (56%) et mondiale (55%). Un quart des kilomètres parcourus sont rechargés en utilisant des installations publiques, les centres commerciaux et les autoroutes étant les plus plébiscités.
Amélioration majeure de la satisfaction en matière de recharge
L'expérience globale de recharge en France s'est considérablement améliorée. Dans l'édition 2024 de notre eqnuête, seulement 75% des répondants se déclaraient (très) satisfaits de la recharge générale des VE, mais ce chiffre est passé à 92% dans notre dernière édition – juste au-dessus de la moyenne européenne et mondiale.
Comme dans la plupart des marchés, les temps de recharge et la couverture des infrastructures publiques restent les principales préoccupations. La France obtient un score moyen ici, selon notre enquête.
Croissance solide des infrastructures de recharge publique
La croissance des infrastructures de recharge publique en France a été solide à 31%, juste en dessous de la moyenne européenne de 35%. Le constat est similaire pour le ratio véhicules/chargeurs publics, qui est resté stable à 13 – encore une fois, cohérent avec la moyenne européenne.
En parallèle, le pourcentage de chargeurs DC rapides dans le réseau de recharge publique en France a augmenté à 19%. C'est juste au-dessus de la moyenne européenne (17%), mais faible par rapport à la moyenne mondiale qui est de 39%, en raison de ratios élevés en Asie-Pacifique et au Moyen-Orient.
En termes de vitesse de recharge, 61% des propriétaires de VE en France se disent satisfaits des temps de recharge publique – presque identique aux moyennes européenne et mondiale de 60%. C'est une amélioration majeure par rapport à l'année précédente, où ce chiffre n'était que de 38% – une tendance observée dans toute l'Europe à mesure que davantage de points de recharge DC sont installés.
Sophistication de la recharge
En ce qui concerne la sophistication de la recharge, cependant, la France a du pain sur la planche. Contrairement à d'autres marchés comparables, sa part de chargeurs domestiques non intelligents est en croissance, à 54%. En comparaison, les voisins Allemagne (40%), Pays-Bas (33%) et Belgique (38%) ont une part beaucoup plus faible de chargeurs domestiques non intelligents.
Pendant ce temps, les préoccupations concernant les coûts de recharge demeurent, 36% des conducteurs de VE en France déclarant que la recharge publique devrait coûter moins cher. C'est légèrement au-dessus de la moyenne mondiale de 33%, mais inférieur à certains pays voisins comme l'Allemagne (38%) et le Royaume-Uni (45%).
Le marché des opérateurs de points de recharge doit être affiné
Le prix très volatil de l'électricité est devenu un facteur clé de différenciation parmi les opérateurs de points de recharge. Négocier des conditions de contrat favorables et gérer le risque de prix à ce niveau est un facteur de succès crucial. Reste à voir si si cela favorisera les acteurs intégrés, tels que les filiales de grandes entreprises de services publics, ou si les pure players peuvent réussir avec plus d'agilité.
La recharge ultra-rapide attire des investissements significatifs, en particulier sur les autoroutes, car elle répond à un besoin clé des utilisateurs, mais il y a peu de différences de prix avec la recharge lente. Même si la part de la recharge rapide devrait continuer à augmenter, il y a un potentiel pour développer un marché de la recharge lente, beaucoup moins chère, en particulier pour le cas d'utilisation "destination", comme les centres commerciaux ou les supermarchés, et pour les propriétaires de VE plus petits et plus abordables.
Business models pour les flottes de VE B2B
En plus des consommateurs privés, les VE gagnent également du terrain dans le segment B2B. Ici, nous pensons que les business models qui centrent leur proposition de valeur autour de fonctionnalités de gestion de flotte performantes, telles que l'optimisation de l'utilisation des VE, la génération de revenus à partir de la flexibilité et la contribution au réseau via les batteries, sont appelés à prendre de l'importance.
Électrification du transport lourd
Au-delà des voitures particulières, des cas d'usage viables dans le transport lourd commencent à émerger. Ceux-ci impliquent des scénarios d'utilisation très différents, dans lesquels le prix est un facteur central. La gestion précise des itinéraires et des actifs de la flotte, la minimisation des coûts de recharge en cours de route et la maximisation des revenus provenant des batteries et la flexibilité des stations de recharge seront des thèmes clés.